Pourquoi parle-t-on du film Wadjda ?

Parce que tu peux voir le film Wadjda en ce moment au cinéma.
Les mots en vert sont expliqués dans le dico du jour.

L’@ctu du jour :

Une rencontre

Wadjda, c’est d’abord la découverte d’une fille de 12 ans, avec laquelle tu aimerais devenir ami(e). Wadjda porte de longues robes noires et un foulard sur la tête comme toutes les filles de son pays. Mais elle a tellement la bougeotte que son foulard n’arrête pas de tomber. Wadjda est maligne, et têtue comme une mule. Pour obtenir le vélo de ses rêves, elle sait quand il faut obéir et… désobéir.
La réalisatrice du film Haifaa Al-Mansour a eu beaucoup de mal à trouver son héroïne, parce que peu de parents en Arabie Saoudite acceptent de laisser leur fille jouer la comédie. Mais quand Waad Mohammed s’est présentée avec ses baskets et ses écouteurs, la réalisatrice a tout de suite su qu’elle avait trouvé son actrice.

Un voyage

Ce film est un voyage dans l’Arabie Saoudite. Dans ce pays, tout est entièrement dominé par les religieux, qui dictent à chacun ce qu’il doit faire et ne pas faire. Les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes. Il leur est interdit de chanter, de conduire, de choisir leur mari, de sortir le visage découvert dans la rue. Et, bien sûr, pas le droit de faire du vélo.
Ce film, qui a été tourné par une Saoudienne avec des acteurs saoudiens, nous en apprend plus sur ce pays qu’un documentaire : ses coutumes, ses habitants, et leurs rêves.

Une première

Tourner un film en Arabie Saoudite ? Difficile ! Et que le réalisateur soit une réalisatrice ? Impossible ! Haifaa Al-Mansour a pourtant réussi cet exploit dans un pays où il n’y a pas de salles de cinéma. Son film est formidablement courageux : il dénonce le sort fait aux femmes et encourage les filles à défendre leurs goûts et leurs idées.
Haifaa Al-Mansour donne l’exemple : pour tourner certaines scènes son film, elle a parfois dû se cacher dans une camionnette pour échapper aux religieux. Elle donnait alors ses consignes aux acteurs, en parlant dans un talkie walkie.

Une performance

« Wadjda » aurait pu être un film triste comme les vêtements noirs que l’actrice est obligée de porter. C’est au contraire un film pétri de bonne humeur et d’humour, grâce à Wadjda, elle-même, à son adorable amoureux, Abdallah, et aux autres enfants.
C’est aussi un film optimiste qui montre qu’avec de la volonté, on peut déplacer des montagnes. Enfin, c’est un film qui ne juge pas. Il se contente de montrer une réalité : les Saoudiens, hommes ou femmes, ne sont ni bons ni mauvais. Pour la réalisatrice, ils sont seulement victimes d’une religion qui les opprime.

Le témoignage de Tiphaine, 13 ans.

Parfois, il y a quelques longueurs, mais c’est normal, ce n’est pas un film américain avec de l’action du début à la fin. À part ça, c’est super. Je savais que les filles étaient très tenues dans ce pays, mais pas à ce point. On se demande si on vit à la même époque ! Ce qui m’a marquée, c’est la mère de Wadjda : elle est jeune, belle, instruite, et elle n’a aucune liberté. J’espère que Wadjda arrivera à voyager et à vivre libre.

Le dico du jour :

L’Arabie Saoudite est gouvernée par un roi, c’est une monarchie islamiste. La religion musulmane est la seule qui soit autorisée dans ce pays. Les règles de la charia y sont strictement appliquées.  La charia, c’est la loi islamique : un ensemble de textes qui dictent les droits et les devoirs des musulmans. La plupart des pays arabes ont dans leurs constitutions les principes de la charia. C’est son interprétation et la manière de l’appliquer qui varient d’un pays à un autre.
Subtil : qui est fin, délicat, léger, nuancé. Un film subtil est le contraire d’un film de grossier, lourd, qui, bien souvent, oppose les gentils et les méchants, le bien et le mal, le beau et le moche. « Subtil » vient du latin « subtilis » qui veut dire « fin, délié ».
Un optimiste est une personne qui prend les choses et la vie du bon côté. Le contraire d’un optimiste, c’est un pessimiste.

Le quiz du jour :