Ils sont arrivés à Toulouse au petit matin, après 12 heures de bus pour traverser la France du nord au sud. À la fin du mois d’octobre, comme près de 8 000 personnes, Osman, Gansadiq et trente-cinq autres migrants ont quitté le camp de Calais et ont été accueillis aux Pradettes*, un quartier situé dans l’ouest de la ville. Mais ce logement est provisoire. Il leur est accordé pour 6 mois, le temps, pour eux, de constituer leur dossier pour faire leur demande d’asile. Si elle est acceptée, ils obtiendront le statut de réfugié et pourront rester en France.

C’était quoi, le camp de Calais ?

Tu as forcément entendu parler du camp de réfugiés de Calais. Situé dans le nord de la France, cet immense bidonville regroupait près de 10 000 migrants, qui ont fui leurs pays à cause de la guerre ou de la misère. Ils espéraient passer de l’autre côté de la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne. En effet, la ville de Calais, située sur la côte, est le point le plus proche et le plus facile pour y accéder. Et la plupart de ces migrants n’avaient qu’un objectif : entrer dans ce pays pour rejoindre leur famille ou pour y trouver un travail, ce qui est plus facile que dans le reste de l’Europe.
Ces derniers mois, le nombre de réfugiés a beaucoup augmenté et les conditions de vie se sont dégradées. C’est pourquoi le gouvernement a décidé d’évacuer toutes les personnes et de les répartir sur le territoire français.
Regarde cette vidéo afin de mieux comprendre pourquoi ces milliers de migrants ont rejoint le camp de Calais :

Après la « Jungle » de Calais, le repos

Gansadiq, 22 ans, vit avec un autre migrant de Calais dans un appartement mis à sa disposition aux Pradettes. Tous les deux viennent du Pakistan, ce pays d’Extrême-Orient, qui jouxte l’Inde. Comme eux, les migrants sont logés à deux, trois ou quatre, dans les appartements d’une résidence, où l’essentiel leur est fourni. « Ça leur fait du bien de pouvoir se reposer un peu, au calme. Ça les change de la Jungle [de Calais]… », explique Latifa Rkiki, juriste, qui s’occupe des demandes d’asile des migrants.

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Gansadiq, 22 ans, raconte qu’il a passé un an dans le camp de Calais. © Vincent Gire / Milan presse


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Dans les appartements réservés aux migrants venus de Calais, aux Pradettes, chacun possède son propre frigo, près du lit. © Vincent Gire / Milan presse

« Vivre comme tout le monde »

C’est l’après-midi. Osman, 27 ans, se trouve dans son appartement, avec trois autres migrants de Calais, originaires du Soudan, comme lui. Avant d’arriver à Toulouse, Osman n’est resté que deux mois dans le camp de Calais. Et, pour y parvenir, il a fait un long et difficile voyage, de plusieurs années. En bateau, à pied, ou dans des camions. Il a fui le Darfour, cette région de l’Ouest du Soudan, où la guerre a déjà fait des centaines de milliers de morts. À présent, il aimerait compléter son parcours scolaire, qu’il avait interrompu au Soudan. « Moi, je veux rester en France et vivre comme tout le monde, sans guerre. »

Osman (à gauche), 27 ans, est Soudanais. Il a fui son pays à cause de la guerre et espère pouvoir rester en France. © Vincent Gire / Milan presse

Osman (à gauche), 27 ans, est Soudanais. Il a fui son pays à cause de la guerre et espère pouvoir rester en France. © Vincent Gire / Milan presse


 

 

 
 
 
 
 
 
 
 

*Dans le CAO (Centre d’accueil et d’orientation) des Pradettes, mis en place par l’Adoma.