En France, le collège est un sujet sensible. Avec 3,2 millions de collégiens, le collège est comme une image de la société française, de ses richesses et de ses difficultés. Traditionnellement, les Français voient l’école comme un moyen de faire progresser la société : elle forme des citoyens, elle réduirait les inégalités entre les élèves. Mais, désormais, certains doutent de cet idéal, notamment en ce qui concerne le collège.

Une priorité du Président

Le président François Hollande veut réformer l’école en France : une loi, votée en 2013, guide le travail de ses ministres. Elle est réalisée par étapes. À la rentrée 2013, les élèves du primaire ont commencé à étudier une langue étrangère dès le CP. Depuis la rentrée de septembre 2014, ils ont un nouvel emploi du temps. À la rentrée 2015, de nouveaux programmes seront mis en place à l’école maternelle. Et, en 2016, ce sera la réforme du collège. Un changement aura également lieu dans l’évaluation des élèves.

Quel est le projet du gouvernement pour le collège ?

Le gouvernement est très attaché à « un collège pour tous ». Les 4 principales nouveautés sont une 2e langue vivante dès la 5e pour tous les élèves, davantage de travail en groupe sur des projets qui associent plusieurs matières, 3 heures d’accompagnement personnel en 6e, une place plus importante pour le numérique et les nouvelles technologies. Pour mieux s’adapter aux besoins de leurs élèves, les collèges pourront utiliser librement plusieurs heures de cours. Un grand chantier !

Pourquoi y a-t-il des critiques ?

Des critiques sont faites sur les programmes d’histoire : certaines parties seront obligatoires et d’autres non, mais tout le monde n’a pas le même avis sur ce qui doit être obligatoire ! Pendant un mois, le gouvernement invite tout le monde à donner son avis sur ces nouveaux programmes via un site internet.
Les critiques sont également plus générales : les élèves du collège seraient trop différents pour suivre les mêmes études. Certains reprochent au gouvernement de supprimer les classes où vont les meilleurs élèves (classes bilingues, classes européennes, option latin-grec). Des enseignants qui travaillent avec les classes les plus en difficulté doutent que cette réforme réponde aux vrais besoins de leurs élèves.

Et dans les pays voisins ?

Des pays ont fait des choix différents :
– en Suisse, les élèves sont souvent par classes de niveaux, au moins pour certaines matières, et parfois pour toutes ;
– en Allemagne, 3 parcours sont possibles après l’école primaire : deux parcours conduisent à apprendre un métier dans une entreprise et une école professionnelle dès 15-16 ans. C’est le cas 60 % des jeunes Allemands ! Le 3e parcours ressemble au collège et au lycée général français ;
– au Royaume-Uni, seules 5 matières sont obligatoires, et les élèves choisissent des matières optionnelles en fonction de leurs intérêts. De nombreuses écoles privées se distinguent par la pédagogie, les matières enseignées ou la religion.
 
Découvre une vidéo qui répond à la question : Pourquoi veut-on supprimer les classes européennes ?