Mathis, 14 ans. (D.R)

1jour1actu : Tu peux nous expliquer ce qu’est une sentinelle contre le harcèlement…

Mathis : Je suis là pour repérer un élève harcelé. Je fais par exemple très attention à ce qui se passe pendant les récrés. Quand je pense qu’un élève est victime de harcèlement, je vais le voir. On se met un peu à l’écart tous les deux, je le rassure, je lui fais comprendre qu’il n’est pas seul. Et j’essaie surtout de le convaincre d’aller voir un des adultes référents.

Des adultes référents ?

Mathis : Oui. Dans le collège, nous sommes 10 élèves sentinelles et 10 adultes référents. Ce sont des profs, des surveillants, la conseillère d’éducation, des infirmières… Les sentinelles repèrent les problèmes et les référents sont chargés de les régler, de faire en sorte que le harcèlement s’arrête.

Et qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir sentinelle ?

Mathis : Quand le collège a décidé de mettre en place ce système, on m’a proposé de devenir sentinelle. Peut-être parce que je m’intéresse aux autres. J’aime bien les aider et les mettre à l’aise. Pour devenir sentinelle, il faut aussi ne pas être trop timide et avoir assez confiance en soi.

Tu nous donnes un exemple de situation que tu as aidée à régler ?

Mathis : Dans la cour, je voyais un élève qui était souvent seul. Alors, je suis allé lui parler. Là, j’ai compris qu’il était un peu le bouc émissaire d’un groupe d’élèves. Je suis arrivé à le convaincre d’aller voir un adulte référent. Et aujourd’hui, ça va mieux pour lui.

Et pendant les confinements, tu n’as pas eu peur du cyberharcèlement ?

Mathis : Bien sûr, comme tous mes camarades sentinelles, on a toujours peur de passer à côté de cas graves. Mais à la maison, on ne pourra pas savoir si quelqu’un se fait harceler. C’est difficile à détecter, le cyberharcèlement. Il faudrait que l’élève me contacte directement. Alors, je pourrai lui dire de couper immédiatement les liens avec les personnes qui le harcèlent, et d’en parler à un référent.
Merci à Élisabeth Eyraud, CPE au collège Lafayette, Le-Puy-en-Velay.
À savoir :
Si tu es victime ou témoin de harcèlement scolaire, n’hésite pas à en parler à un adulte de confiance.
Tu peux aussi appeler le 3020, c’est un numéro gratuit et anonyme. Un professionnel de l’éducation ou un psychologue t’écoutera et t’aidera à trouver des solutions.

Nathalie Michel