Marie-Josée, 77 ans, psychanalyste.

Marie-Josée est née juste avant le début de la guerre 1939-1945. Son père, fait prisonnier par les Allemands, a réussi à s’évader. Elle a 9 ans quand son petit frère naît. Il devient le chouchou de ses parents et elle en souffre un peu. « Nous avons été élevés de manière complètement différente. Quand il faisait une bêtise, tout le monde riait. Mes parents insistaient sur sa bonne santé physique. J’entendais souvent « qu’il est fort, ce petit !  » Moi, il fallait que je sois discrète et serviable. Parce que j’étais une fille, je devais tout le temps faire attention à mon comportement. Par exemple, me tenir toujours droite, ne pas trop parler… Le contraire de ce que je suis ! »
Pourtant, la famille de Marie-Josée est assez originale pour son époque. Son père et sa mère sont tous les deux professeurs de sport. « Ma mère travaillait, contrairement à beaucoup de femmes. Mes parents voulaient que leur fille comme leur fils fassent des études. »
Pendant toute sa scolarité, Marie-Josée a fréquenté des écoles de filles. En dehors de l’école, Marie-Josée faisait partie des Guides, réservées uniquement aux filles. A part son petit frère, les seuls garçons qu’elle connaissait, c’était des cousins et des fils d’amis de ses parents. « J’aurais voulu être libre de rencontrer des garçons pour jouer. » Mais ce n’était pas facile, les parents évitaient que garçons et filles ne se mélangent trop. Ils les surveillaient en permanence ! Marie-Josée est devenue psychanalyste. Les relations entre les filles et les garçons l’ont toujours passionnée !
 

Martine, 50 ans, propriétaire d’une ferme pédagogique.

Martine est née et a grandi à Paris. A l’école, il y avait des filles et des garçons. Elle est entrée au collège autour de 1975, l’année où la mixité est devenue obligatoire à l’école publique. « J’en garde un très bon souvenir. Filles et garçons étaient mélangés. A cause de la mode vestimentaire, on était tous habillés à peu près pareil, grands pulls, pantalons pattes d’éléphants… » A l’époque, on enseignait aux élèves des gestes techniques, très utiles selon Martine. « En cours de technologie, on apprenait par exemple comment changer une ampoule. Un jour, notre professeur nous dit : « Allez, on va coudre ! » Les garçons n’étaient pas contents, mais finalement ils s’y sont mis. » Pour Martine, cela favorisait l’égalité entre filles et garçons. Elle a des enfants, collégiens et lycéens, et regrette que ces matières aient disparu de l’école.
A la maison, c’était un peu différent. Son frère a 3 ans de moins. « J’étais l’aînée mais, malgré cela, c’est sa parole qui avait le plus de poids, c’est lui que mes parents écoutaient le plus. » Pour son père et sa mère, il y avait les activités pour les filles et les activités pour les garçons. « J’aidais ma mère dans les tâches ménagères, le linge, le repassage, la couture. Mon frère, jamais ! Il fallait qu’il se dépense. J’entendais souvent « un garçon, ça a besoin de bouger ». » Avec sa fille et ses deux garçons, elle est très vigilante. « Je veux que mes garçons sachent faire des tâches ménagères. Je ne l’ai pas forcément voulu mais, aujourd’hui, ma fille en fait presque moins qu’eux ! »
 

Cyrielle, 10 ans, élève de CM2.

Cyrielle habite à Jurançon, près de Pau, dans le Sud-Ouest de la France. Son frère jumeau, Nathanaël, est dans la même classe. En CM2, ils sont 9 garçons et 15 filles. Selon Cyrielle, la maîtresse ne fait aucune différence entre garçons et filles. « Mais, en classe, les garçons discutent plus que les filles et donc ils se font plus gronder. » Les amis de Cyrielle sont plutôt des filles, « seulement quelques garçons, mais pas beaucoup. » Dans la cour de récréation, filles et garçons ne se mélangent pas trop. « Nous [les filles], on joue plutôt à des jeux comme chat perché. Les garçons jouent plus à des jeux de ballon, au foot par exemple. En tout cas, des jeux pas trop pour les filles. »
En dehors de l’école, Cyrielle fait de la danse classique et de l’alto. « Plus tard, j’aimerais faire un métier dans la santé, peut-être médecin, comme ma maman. » Voilà une jeune fille de 10 ans qui a les idées claires ! A la maison, Cyrielle explique que ses parents éduquent son frère et elle exactement de la même façon. « Si j’ai envie de faire quelque chose, lui aussi peut le faire. » Cyrielle va à la piscine avec l’école, elle est dans le niveau 2. Dans le niveau 1, celui des plus forts, il y a autant de garçons que de filles, précise Cyrielle. Non, les garçons ne sont pas plus forts que les filles en sport !
 
Et toi, que penses-tu des rapports garçons-filles à l’école, chez toi, dans tes activités ?
 
Pour en savoir plus sur l’égalité filles-garçons, retrouve la vidéo C’est quoi, l’égalité entre les filles et les garçons ?