Un géant de l’histoire de l’art

photo du tableau en question
Une scène de la vie à la campagne, Un enterrement à Ornans, peint par Gustave Courbet en 1850.

Dans Un enterrement à Ornans, Gustave Courbet a peint un enterrement dans son village. Le tableau est grandiose parce qu’on y voit beaucoup de personnages : le curé, les enfants de chœur, les villageois… et même un chien ! En plus, il mesure trois mètres de haut sur près de sept de long.

À l’époque, ces dimensions sont réservées à de grandes scènes historiques. Ce tableau provoque un vrai scandale… tant de place donnée à des gens normaux, plutôt pauvres, ça choque le public ! Et pourtant, c’est le début d’une nouvelle manière de représenter la vie de façon réaliste dans la peinture.

Un géant usé qui va être restauré

Photo des restaurateurs devant le tableau éclairé par des spots
Peu à peu, les restaurateurs rendent au tableau ses couleurs d’origine. © Thibaud MORITZ / AFP

Au fil du temps, le tableau a beaucoup vieilli. Le cadre en bois s’est déformé et la toile est aujourd’hui toute détendue. Plusieurs couches de vernis ont été appliquées sur la peinture. Ces produits transparents, faits pour protéger le tableau, ont rendu les couleurs de plus en plus foncées. On a perdu de nombreux détails de l’image et certaines zones sont même devenues toutes noires.

Les visiteurs sont invités à entrer dans la salle où se trouve le tableau en cours de restauration.
Les visiteurs sont invités à entrer dans la salle où se trouve le tableau en cours de restauration. © Thibaud MORITZ / AFP

L’équipe de huit restaurateurs du musée va donc lui offrir un petit coup de jeune ! Et le public n’en perdra pas une miette ! Le musée a fait fabriquer spécialement un atelier vitré, installé dans une salle du rez-de-chaussée. Jour après jour, les visiteurs pourront y observer le travail minutieux des restaurateurs et l’évolution du tableau.

Un géant plus beau… et encore plus grand !

Les différentes couches de vernis vont être nettoyées délicatement afin de rendre au tableau ses couleurs. L’objectif est de s’approcher le plus possible de l’état du tableau à l’époque où Courbet l’a peint.

Mais ce n’est pas tout ! En préparant le chantier, on a découvert que la toile avait été fixée avec les bords repliés sur le cadre à la fin du XIXe siècle. De chaque côté du tableau, il y a donc plusieurs centimètres qui n’ont pas été vus depuis très longtemps. La toile va être dépliée et retendue en donnant au tableau sa vraie taille et nous permettre d’y redécouvrir ces détails peints par Courbet.

Clotilde Eav