Mika et son père, le réalisateur Bruno Romy. Mika avait 10 ans quand le film a été tourné. Elle a aujourd’hui 14 ans. (© François Théault)

Comment l’idée de ce documentaire est-elle née ?

Bruno Romy : À 6 ans, ma fille Mika est tombée gravement malade, et j’ai réalisé un film sur sa leucémie. Puis quand Mika a été guérie, je lui ai demandé : « Qu’est-ce qui t’a le plus manqué durant cette année ? »
Mika : Et j’ai répondu : l’école, parce que j’adore apprendre, quelle que soit la matière. Dans le film, je suis celle qui lève toujours le doigt pour répondre aux questions que pose le maître. C’est aussi agréable de retrouver les copines, les récréations.

Comment s’est déroulé le tournage en classe ?

Bruno : J’ai eu l’autorisation de venir dans la classe de Mika pour filmer, le lundi, le mardi et le vendredi matin, durant toute l’année. Je voulais comprendre pourquoi Mika aime autant l’école. Je me suis fait le plus discret possible. Je ne disais rien, je me contentais d’observer les 24 enfants de la classe.
Mika : Au début, on regardait la caméra. Mes copines me disaient : « C’est cool que ton père fasse un film sur nous. » Et puis au bout de deux semaines, on n’y prêtait plus attention…
 

Comme l’explique Mika, elle aime beaucoup participer en classe, et lève tout le temps le doigt pour répondre aux questions du maître. (© La Vingt-Cinquième Heure Distribution)

Quand on regarde le documentaire, on a l’impression que ce n’est pas une classe de CM2 tout à fait comme les autres…

Bruno : Oui… Le maître, M. Franc, encourage l’entraide. Si un élève ne comprend pas, il peut demander à son copain ou sa copine de lui expliquer. Et quand aucun des deux ne comprend, ce n’est pas grave, ils réfléchissent ensemble, et ça les motive.
Mika : Je n’ai jamais eu de maître comme M. Franc : il s’assoit tout au fond, derrière les élèves. Il nous laisse beaucoup de liberté, on a le droit de se déplacer dans la classe. Il nous donne différents exercices, à nous de les finir durant la journée. Chacun travaille à son rythme. On va ensuite le voir pour les corrections.
Grâce à sa méthode, il règne une bonne ambiance. Et tous les vendredis, M. Franc organise un conseil : on écrit sur un papier nos problèmes avec tel élève, et on en débat tous ensemble. Ça permet d’apaiser les tensions. Même si le lundi suivant, les disputes repartent. 

Mika, que représente ce film pour toi ?

Mika : C’est comme une photo de classe, mais en mouvement. Le plus merveilleux des cadeaux-souvenirs. Il a été tourné il y a déjà 4 ans, et quand je le regarde, je me rends compte à quel point je semblais petite. C’est fou comme on change à nos âges !

Par Laurent Djian

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