Marie Anglade. (©DR)

1jour1actu : Expliquez-nous quel était ce projet de Super League.

Marie Anglade : Douze clubs de foot européens — anglais, espagnols et italiens — ont voulu créer leur propre compétition pour jouer entre eux. Ils voulaient ainsi s’opposer à la Ligue des champions, le grand championnat européen actuel.

Et en quoi cette compétition aurait-elle été différente ?

Marie Anglade : Le projet était de créer un championnat fermé. Cela signifie qu’un nombre très limité de clubs, toujours les mêmes, auraient eu le droit de disputer les matchs. Ils auraient été sélectionnés d’office.

Est-ce très différent de ce qui se passe pour la Ligue des champions ?

Marie Anglade : Oui, car là, ce sont les résultats qui décident. Si un club a de bons résultats, alors il est sélectionné. S’il est mauvais, il ne monte pas dans le classement. Il n’y a rien d’automatique, et c’est tout ce qui fait la magie de ces rencontres. Toutes les équipes ont leur chance, comme les clubs roumains, serbes, finlandais, etc.

Qu’est-ce qui a le plus choqué ?

Marie Anglade : Dans la Super League, seules de grandes équipes auraient pu jouer. Bien sûr, cela aurait donné des matchs de très haut niveau qui auraient été très suivis et qui, donc, auraient rapporté beaucoup d’argent. Mais c’est contraire aux valeurs du sport, basées sur le mérite et qui veulent qu’on donne sa chance à tout le monde.

Est-ce que ce principe de ligue fermée existe ailleurs ?

Marie Anglade : Oui, aux États-Unis, toutes les disciplines sont organisées ainsi. C’est le cas par exemple du basket, avec la NBA. Mais on ne peut pas calquer leur modèle. En particulier parce que l’Europe est une mosaïque de pays et qu’il faut donner sa chance à chacun. Les supporters, les joueurs, les responsables politiques, etc., tous l’ont bien fait comprendre. Et c’est cet élan qui a fait tomber le projet à l’eau.
 

Propos recueillis par Catherine Ganet