1jour1actu : Peux-tu nous décrire ce que tu as vécu dans la nuit du tremblement de terre ?

Moustapha : Nous étions tous en train de dormir et, tout à coup, j’ai senti des choses tomber sur moi, comme de la poussière, de la terre. Tout bougeait. J’ai sauté de mon lit et je suis parti en courant me réfugier dans la montagne. Il n’y avait plus d’électricité. Tout le monde courait dans le noir. Et puis il y a eu une autre secousse, qui a fait tomber toutes les maisons. Sur les 22 familles de mon village, 4 personnes sont mortes.

Est-ce que vous redoutiez qu’une telle catastrophe frappe votre région ?

Non, ici, il n’y a pas de tremblement de terre d’habitude. On n’était pas du tout préparés.

Parle-nous de ton village… Qu’est-il devenu ?

Toutes les maisons sont détruites. Alors, tout le monde dort dehors, mais, la nuit, il fait froid, car notre village est dans la montagne. Même si on a des couvertures, le matin, on est tout mouillés, car il fait très humide. On a une seule tente, et on s’en sert pour protéger la nourriture que des gens nous ont amenée en voiture et à dos de mulet. Ce qui est bien, c’est qu’on a de quoi manger et boire. Mais le problème, c’est qu’on n’a rien pour faire à manger. Toutes les casseroles, les assiettes, les marmites sont enfouies sous les pierres.

Que fais-tu pendant la journée ?

On n’a rien à faire. On doit rester en plein soleil, parce qu’on ne peut pas s’abriter à l’ombre des murs : on a trop peur qu’ils s’effondrent sur nous. Les plus jeunes ne peuvent plus aller à l’école, car elles ont été détruites. Moi, mon lycée est fermé. Beaucoup de professeurs ont été blessés.

Et toi, tu as été blessé, c’est bien ça ?

Oui, une pierre m’est tombée sur le pied. Mais ce qui est bien, c’est qu’aujourd’hui j’ai récupéré des sandales. Quand je suis sorti à toute vitesse de la maison, la nuit du tremblement de terre, je n’ai pas pris mes chaussures. Depuis, je vivais pieds nus.

Quel est ton espoir ? À quoi penses-tu pour te faire du bien, te donner du courage ?

Mon espoir, c’est que le monde soit stable, que plus rien ne bouge pour qu’on puisse se reposer. Depuis la nuit du tremblement de terre, il y a tout le temps des petites secousses qui m’empêchent de dormir, de penser, de respirer. On fait tous des cauchemars. On n’arrive pas à se reposer. J’ai envie que les choses se calment et qu’on puisse commencer une nouvelle vie.

Merci à Hassan pour la traduction française de la langue berbère, et merci à Redouane pour la liaison sur place.


Heureusement, il y a la solidarité
Depuis le séisme, les secours s’organisent pour venir en aide aux villages de montagne. Les routes qui ont été bloquées en raison des éboulis sont peu à peu dégagées. Une grande solidarité s’organise. Il manque de quoi se mettre à l’abri la nuit, mais de l’eau et des aliments arrivent peu à peu.

Ton soutien est précieux !
Tu peux manifester ton soutien à Moustapha et aux autres enfants du village en leur envoyant un message ou un dessin à l’adresse 1jour1actu@milan.fr. La rédaction se chargera de les leur transmettre.

Précision : Depuis la publication de ce témoignage, 21 tentes ont été livrées à Amghaz par l’armée marocaine. En revanche, l’électricité n’est toujours pas revenue.


Retrouve un autre témoignage de Moustapha et de trois autres enfants du village détruit de Amghaz dans le no 404 d’1jour1actu, à paraître vendredi prochain.


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