1jour1actu : Bonjour Ibrahim, quelles sont les raisons qui t’ont amené à quitter ton pays ?

Ibrahim : Bonjour ! Je suis couturier et je travaillais à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, chez mon oncle. J’ai fui une bande, « les microbes », qui me menaçait. Cela devenait trop dangereux pour moi, alors j’ai quitté mon pays en pensant que je serais plus en sécurité ailleurs et que je pourrais refaire ma vie.

Comment es-tu arrivé à Toulouse ?

Ibrahim : J’ai mis deux ans pour rejoindre la France. Pour y arriver, j’ai payé plusieurs passeurs. C’est comme ça qu’on appelle les personnes qui nous aident à traverser les frontières. C’est illégal, mais on n’a pas vraiment le choix.

Et quelle est ta situation aujourd’hui ?

Ibrahim : Je suis demandeur d’asile, cela veut dire que j’attends que la France accepte de m’accueillir en tant que réfugié. J’ai fui mon pays, où j’étais en danger, et j’ai demandé à la France de me protéger. Pour le moment, je ne suis pas « sans-papiers », j’ai un document qui m’autorise à rester, on ne peut pas me renvoyer chez moi.

La demande d’asile permet d’accéder au statut officiel de réfugié. Grâce à ce statut, les réfugiés peuvent rester, de manière légale, dans le pays qui les accueille. (© Jacques Azam)

En attendant, comment occupes-tu tes journées ?

Ibrahim : Depuis mon arrivée, je fais tout ce que je peux pour m’intégrer. Je joue au foot dans l’équipe de mon village. J’ai aussi été bénévole dans plusieurs associations. J’ai par exemple retouché les costumes d’une compagnie de danse et fabriqué des masques en tissu pour le Secours catholique.

Le réfugié, quand il a obtenu le droit d’asile, a le droit de chercher du travail dans son pays d’accueil. (© Jacques Azam)

Où vis-tu ?

Ibrahim : Dans une famille qui m’aide et m’accueille depuis plus d’un an. Je suis très entouré. Je vis à la campagne, je souffre moins du confinement que certains de mes amis qui vivent dans la rue ou dans des foyers.

Propos recueillis par Bénédicte Boucays.