Au début des années 1960, les pays de l’URSS et les États-Unis se lancent dans une « course à l’espace » pour prouver leur puissance technologique. Et pour réussir l’exploit d’envoyer un homme dans l’espace, il faut résoudre des problèmes scientifiques compliqués. À l’époque, les ordinateurs n’ont pas encore la puissance que l’on connaît aujourd’hui. Ce sont alors les humains qui calculent et trouvent des solutions…

Qui sont les « figures de l’ombre » ?

Le film met en scène 3 jeunes filles : Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, toutes les trois employées comme « calculatrices humaines » pour faciliter le travail des ingénieurs et des astronautes envoyés dans l’espace.
« Le film est formidable, explique la spationaute française Claudie Haigneré, parce qu’il raconte l’histoire de 3 femmes très douées qui ont la volonté d’aller au bout de leur aventure. Ce n’était pas facile pour elles parce qu’elles étaient noires, que c’était des femmes et que la NASA n’était pas une organisation très ouverte dans les années 1950 et 1960. »

Une époque difficile pour les femmes

Il faut dire qu’en ces années-là la place des femmes dans le monde du travail n’est pas réjouissante. Seuls les hommes occupent les postes importants.
Et nos 3 héroïnes sont noires, ce qui constitue un obstacle de plus dans la société américaine de l’époque, dans laquelle la ségrégation entre les Blancs et les Noirs est très forte.
Et pourtant, sans Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, il est probable que les États-Unis n’auraient pas pu envoyer dès 1962 un homme dans l’espace à bord de la capsule spatiale Friendship 7 : John Glenn fut le premier Américain à tourner autour de la terre un an après l’exploit du Russe Youri Gagarine.

Toujours plus loin…

Quelques années plus tard, les Américains ont réussi la mission Apollo 11, qui a permis de se poser sur la Lune en 1969. « Le film montre cette capacité d’inventer et cette volonté de réussir, conclut Claudie Haigneré. Il montre qu’on peut faire différemment pour faire mieux, il faut penser d’une autre façon, ça peut permettre de trouver une nouvelle solution. Les femmes ont une approche différente de celle des hommes, mais elle est tout aussi valable. »
L’histoire des Américaines Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, mais aussi le parcours de la Française Claudie Haigneré, sont des exemples importants pour faire avancer les droits des femmes. Ces portraits de femmes expérimentées et déterminées prouvent qu’aucune porte ne doit se fermer devant les choix, les envies, les espoirs des femmes.
Pour en savoir plus sur les métiers du spatial, tu peux visiter le site de la Cité de l’espace.

Pascal Alquier

Les Figures de l’ombre, de Theodore Melfi, avec Taraji P. Henson, Octavia Spencer, Janelle Monáe, sortie le mercredi 8 mars.