Tu as sûrement déjà vu des courses de formule 1. Celui qui gagne est celui qui va le plus vite ou qui a réussi à aller le plus loin à partir d’une ligne de départ. Eh bien, figure-toi que des chercheurs du monde entier vont tenter aujourd’hui un défi qui ressemble un peu à celui-là. La principale différence, c’est que leurs voitures à eux ne seront pas de vrais véhicules ni des jouets. Ce seront des bolides invisibles à l’œil nu. Pour te rendre compte de leur taille, ils seront un milliard de fois plus petits qu’une vraie formule 1. 1jour1actu a interrogé l’organisateur de la course, Christian Joachim, pour en savoir plus.

Sur cette photo, tu peux voir la nanovoiture imaginée par l’équipe de France. Impossible de la voir sans un microscope ! ©CNRS


 

1jour1actu : Pourquoi appelle-t-on ces voitures des nanovoitures ?

Christian Joachim : On dit qu’elles sont « nano » parce qu’elles sont vraiment toutes petites. Elles mesurent quelques centaines d’atomes seulement. À cette échelle, il sera impossible de les voir à l’œil nu. Leurs pilotes seront obligés de les manipuler en regardant dans un microscope très puissant. Et, pour les faire avancer, ils enverront de petites impulsions électriques, comme des minidécharges, qui les pousseront en avant.

L’organisateur de la course, Christian Joachim, installe le circuit de la course : une pastille d’or de 8 mm. © Hubert RAGUET/CNRS

À quoi ressemblera le circuit de la course ?

Christian Joachim : Vu la taille minuscule des voitures, le circuit sera lui aussi tout petit. Ce sera une pastille d’or de 8 mm, grande comme une pièce de monnaie !

Qui va participer à cette course ?

Christian Joachim : Il y a 6 équipes inscrites : une Japonaise, une Allemande, une Suisse, une Américaine, une Américano-autrichienne et une Française. Mais, comme à Toulouse, il n’y aura de la place que pour 4 équipes derrière le microscope, deux d’entre elles participeront à distance depuis leur propre laboratoire (en Autriche et aux Etats-Unis).

Quelles sont les règles de cette course ?

Christian Joachim : Quand vous regardez ces voitures, elles n’ont pas toutes l’allure habituelle d’une auto avec 4 roues. La forme choisie par les équipes était libre. Certaines ont préféré fabriquer un moulin, d’autres une trottinette, d’autres encore un dragster.  En revanche, elles devaient toutes mesurer une centaine d’atomes. Pas plus. Le règlement interdit aussi aux chercheurs de les toucher mécaniquement pour les déplacer. Interdit également de changer de voiture en cours de route, sauf si elles sont cassées.

Mais à quoi cela sert-il d’organiser une course comme celle-ci ? Est-ce que cela a un intérêt pour les sciences ?

Christian Joachim : Oui, ce type de course permet aux chercheurs de mieux comprendre comment la matière peut être manipulée à une toute petite dimension. Si on arrive à bouger ces voitures, cela permettra de progresser et d’arriver à fabriquer des objets de plus en plus petits. Par exemple, des circuits électroniques miniatures. Cela permettra aussi d’arriver à mieux recycler les matériaux de notre environnement. Cette course de nanovoitures a donc beaucoup d’intérêt et, en plus, elle va nous permettre de bien nous amuser !

 Propos recueillis par Muriel Valin


 
 
 
 

Bon à savoir : Si tu veux suivre la course en direct, il te suffit d’aller sur le site du cnrs. Que le meilleur gagne !