cité de l'espace spacex

Retransmission du décollage en direct à la Cité de l’espace, à Toulouse. (© Frédéric Scheiber/Hans Lucas/AFP)


11 h 30, vendredi à la Cité de l’espace à Toulouse. Tous les regards sont tournés vers les caméras qui retransmettent en direct les images de la fusée Falcon 9, encore sagement dressée sur son pas de tir en Floride, à cap Canaveral, aux États-Unis. À son sommet, la capsule Crew Dragon dans laquelle Thomas Pesquet et trois autres astronautes (deux Américains et un Japonais) ont pris place. La porte a été fermée il y a deux heures déjà. On les devine, serrés dans leurs combinaisons, inclinés sur leurs sièges, attendant le top départ prévu à 11 h 49. La météo est idéale. Tous les voyants sont au vert pour le décollage.

Enfin !

Audrey Dussutour explique comment un blob va se retrouver dans l’espace entre les mains de Thomas Pesquet. © DR


La Cité de l’espace retient son souffle. Les journalistes de BFM, de France Info, de l’AFP et de bien d’autres médias sont prêts. Également présents, de jeunes ingénieurs qui ont imaginé les expériences que Thomas va mener durant son séjour dans la Station. Ils trépignent d’impatience. « Enfin, ce que l’on prépare depuis des mois va se réaliser ! », témoigne Audrey. Elle a confié à l’astronaute français la délicate mission de réveiller un blob à l’intérieur de l’ISS.

Tout flotte là-haut 

Soudain, le silence se fait dans la salle. Go ! La fusée s’arrache au sol crachant un torrent de flammes. Les regards sont rivés sur les écrans. Applaudissements. Commencent maintenant les 8 minutes les plus délicates, car c’est le temps qu’il faut pour traverser l’atmosphère, et s’arracher à la pesanteur. Tout va si vite… Dans ce court intervalle de temps, la fusée va passer de 0 à 20 000 km/h. Et cette fantastique énergie déployée est gagnante : « Victoire !, s’enflamme Philippe de la Cité de l’espace. « C’est bon, ils sont en orbite. Ils tournent autour de la Terre. Thomas ne pèse plus rien. Tout flotte là-haut ! » 

24 heures pour s’amarrer à l’ISS

Une reproduction presque à l’identique de la capsule Crew Dragon. © DR


Le soulagement est grand. Les flashs d’info annoncent la bonne nouvelle. Mais le vaisseau Crew Dragon abritant les quatre astronautes n’attend pas. Détaché de la fusée, il a entamé son sprint pour rattraper la Station spatiale qui tourne elle-même à 28 000 km/h. Une course folle qui va durer 24 heures jusqu’à la rencontre des deux.
Les journalistes rangent leurs caméras, leurs micros, leurs ordinateurs. Tout là-haut, Thomas doit commencer à se détendre. Boire, manger un peu, se défaire quelques minutes de sa combinaison. Et, déjà, se souvenir de la Terre…

Catherine Ganet