1jour1actu : Comment vas-tu, Moustapha ?

Moustapha : Je vais un peu mieux depuis la dernière fois qu’on a parlé ensemble. Maintenant, les gens vivent sous des tentes, et des personnes généreuses envoient de la nourriture et des habits. L’État aussi nous aide. Suite au séisme, il verse 2 500 dirhams par mois à chaque famille victime pendant un an, ce qui correspond à environ 230 euros.

Tu as l’impression que la situation s’améliore ?

Moustapha : Oui et non, car maintenant l’hiver s’installe. Il fait très froid et il pleut. Il ne faut pas oublier que c’est la haute montagne. La nuit, sous la tente, il faut au moins 3 ou 4 couvertures par personne. La dernière fois, il y a eu une tempête, et la tente a bougé dans tous les sens. Il y a aussi des problèmes d’hygiène, car il n’y a plus de douches ni de W.-C.

L’eau courante n’est pas revenue, c’est bien ça ?

Moustapha : Oui, c’est ça. Une association espagnole est en train de creuser pour faire venir l’eau à travers des tuyaux, mais le chantier est loin d’être fini. En plus, c’est très difficile pour les ouvriers de venir jusqu’à notre village, surtout quand il pleut. Ça rend les routes impraticables.

 Et ta maison ?

Moustapha : Elle est détruite. Pour la reconstruction, mes parents vont recevoir de l’argent de l’État : environ 14 000 euros.

As-tu repris le chemin de l’école ?

Moustapha : Oui, comme je suis entré au lycée, j’étudie maintenant à la ville, à Agadir. Mais les écoliers et les collégiens de mon village n’ont toujours pas repris les cours. Les parents se plaignent de ça. Ils manifestent pour que les cours reprennent et que les écoles soient reconstruites.

Comment vois-tu l’avenir ?

Moustapha : Je n’ai pas trop le moral après tout ce qu’on a vécu. En plus, je suis loin de ma famille, à Agadir. Mais je vais tout faire pour réussir mes études, passer le bac et venir étudier en Europe.

Merci à Hassan Nfifi pour la traduction.

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