En raison des cendres qui volent partout, Isabelle devait se protéger le visage en permanence avec masque et lunettes. © DR.

Avez-vous pu approcher le volcan de très près ?

Isabelle : Non, c’est trop dangereux. On est tenu à distance par la police. Du coup, ce sont les oreilles, surtout, qui sont impressionnées. Car le volcan fait des bruits incroyables, énormes. C’est très différent de ce qu’on ressent quand on regarde les images faites par des drones, diffusées sur Internet. Une fois l’écran refermé, le calme revient. Sur place, on réalise que le volcan ne s’arrête jamais. La terre tremble, on sent l’odeur des gaz. Et on doit se protéger les yeux à cause des cendres qui pénètrent partout.

Comment réagissent les habitants ?

Isabelle : La moitié des habitants sont très exposés. 10 000 personnes ont déjà dû être évacuées. Certaines ont vu à la télé leur maison disparaître sous la lave. C’est dur. Les personnes qui restent balaient la cendre tous les jours, pour qu’elle n’ensevelisse pas tout. Les écoles, elles, sont ouvertes un jour sur deux, parfois moins car, à certaines périodes, il faut rester confiné en raison des gaz toxiques libérés par le volcan.

 

Les spécialistes pensent-ils que le volcan va bientôt se calmer ?

Isabelle : Non, les spécialistes viennent d’annoncer que l’éruption pourrait durer au moins un an. C’est un coup dur, car beaucoup de gens ont perdu leur travail. Ils ne savent pas quand ils pourront reconstruire leur vie. Heureusement, il y a une incroyable solidarité. Sur les autres îles des Canaries, et jusque sur le continent, en Espagne, des cagnottes sont organisées pour récolter de l’argent. Des personnes proposent aussi d’héberger des enfants pour les éloigner du volcan et leur permettre de suivre normalement l’école.

Propos recueillis par Catherine Ganet