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L’explorateur Christian Clot, responsable de la mission Deep Time, est un spécialiste de l’adaptation aux conditions extrêmes. (© B. Mazodier/Deep Time)

1jour1actu : Comment va se dérouler cette expédition souterraine ?

Christian Clot : Nous allons rester 40 jours sans contact avec le monde extérieur. Dans la grotte, il fait seulement 12 °C, c’est plutôt frais. Et l’air est très humide : 95 % d’humidité. Chacun aura sa petite tente pour dormir à l’abri. Nous aurons aussi un lieu de vie pour manger ensemble, et un lieu pour mener des expériences scientifiques.

Quels défis devrez-vous relever pendant ces 40 jours ?

grotteChristian Clot : Il n’y a pas de lumière dans la grotte, c’est le noir absolu. Pour faire marcher nos lampes, nous fabriquerons notre propre électricité, en pédalant sur un vélo. Nous devrons aussi aller chercher notre eau dans la grotte, et gérer nos déchets en les compactant pour les renvoyer vers la surface.

Vous avez décidé de ne pas emporter de montre…

Christian Clot : Exact ! Sans montre ni lumière du jour, nous n’aurons aucun moyen de mesurer l’écoulement du temps. Ce sera très intéressant d’observer comment le groupe va trouver son rythme de vie.

Quel est le but de cette mission ?

Christian Clot : On sait que le monde qu’on connaît aujourd’hui va sans doute évoluer dans les années à venir. Nous devons apprendre à nous adapter. Avec cette mission, on cherche à comprendre comment un groupe d’humains arrive à s’adapter, même dans des conditions complètement anormales.

Qui sont les participants ? Des scientifiques ?

Christian Clot : Pas du tout ! La plupart n’ont pas de lien avec la science. Et ils ne sont pas déjà entraînés à vivre dans des environnements extrêmes. C’est ça qui est intéressant : on va observer des personnes qui apprennent à s’adapter, de A à Z.

Au moment où l’on se parle, vous vous apprêtez à vivre sous terre pendant 40 jours… Comment vous sentez-vous ?

Christian Clot : Je ressens un mélange d’excitation et d’envie, car cette expérience n’a encore jamais été tentée avec tout un groupe. On s’attend à des résultats scientifiques passionnants !

Propos recueillis par Émilie Leturcq